Dans le monde de l’internet pro et du marketing, une expression a gagné en popularité ces deux dernières années : Growth Hacking. Ou le hacking de la croissance.

Il suffit de regarder des statistiques de recherche Google, via l’outil Google Trends, pour constater qu’effectivement le sujet intéresse de plus en plus de monde.

C’est quoi déjà, un ‘hacker’ ?

Déjà, l’expression est assez sulfureuse pour titiller l’imagination, à cause du mot ‘hacking’ et de son héros mal compris, le ‘hacker’.  Dès qu’une actualité chaude touche à des questions de sécurité informatique, on parle des hackers en les jetant dans le même sac que les pirates, crackers et autres vandales qui sont les vrais cambrioleurs des temps modernes.

Dans les faits, un ‘hacker’ n’est pas ça. C’est surtout une personne capable de penser autrement pour contourner des règles imposées, des usages communément admis. Son but : améliorer des performances, trouver de nouveaux usages, trouver une brèche ou une astuce pour obtenir un résultat plus rapidement et en un minimum d’efforts.

Vous êtes peut-être un ‘life hacker’

Pour donner un exemple inoffensif, on parle de plus en plus de ‘life hacker’, ces débrouillards comme Tim Ferris capables de vous apprendre à nager ou courir plus vite avec des astuces qu’on ne soupçonnerait pas. Son livre 4-Hour Body est mine d’expérimentations et de conseils autour de l’optimisation au moindre coût (en temps ou en énergie).

Je pense aussi à ces youtubeurs qui montrent comment faire du feu avec un citron ou réparer une moto avec une épingle à nourrice. En somme, pour ceux qui ont connu cette série TV des années 80, MacGyver était peut-être l’un des premiers life hackers.

 

Un hack rigolo : faire du feu avec un citron

Et le marketing, la vente dans tout ça ? Le Growth-Hacking consiste à déployer des techniques alternatives pour accélérer la croissance. Pour y voir un peu plus clair, voici ma définition du Growth-hacking.

Le Growth-hacking est le recours à des idées et des techniques alternatives à l’usage conventionnel et qui permettent de démultiplier, par l’automatisation, des effets positifs qu’on avait pu déjà constater sur un échantillon de test (ou en travaillant à l’échelle manuelle).

Ces effets peuvent être : davantage de revenus, de prospects, de vues, de messages, de temps économisé, etc.

Est-ce que tout est ‘hackable’ ? Sur le web, quasiment. Dès qu’on peut faire intervenir un bout de logiciel et qu’un effet de levier ou de volume est possible, la réponse tend vers l’affirmative.

J’aurais l’occasion, lors d’un atelier Growth-Hacking au Social Selling Forum qui se tiendra chez Oracle le 3 décembre 2016, de donner quelques exemples.

En atelier avec Frédéric Canevet, nous allons détailler des outils et hacks possibles pour gagner en productivité, ou faire monter en puissance sa stratégie Social Selling.

Cela implique d’avoir de l’imagination, de l’inventivité, de ne pas avoir peur d’oser. D’avoir un bonne culture technique, donc ne pas avoir peur d’être geek, et d’apprendre à mesurer à travers des tests et du monitoring.

Une référence historique du Growth-hacking : Hotmail

Parmi les premiers exemples historiques de Growth-hacking, on cite souvent la messagerie Hotmail, qui a connu un succès fulgurant sur le marché américain en ajoutant à la fin de chaque email envoyé par ses utilisateurs un post-scriptum “Get Your Free Email at Hotmail”. L’automatisation, pour le coup, ne demandait absolument aucun effort : c’est l’utilisateur qui fait le travail en recommandant la marque et en la propageant.

Autre exemple souvent cité, le parrainage proposé aux utilisateurs de Dropbox. Ils n’ont pas été les premiers sur le web à proposer un avantage (ici, une réduction tarifaire ou quelques Go de stockage offerts) pour pousser le public à recommander le service à des proches, mais c’est l’une des raisons de son succès.

L’invention de l’emailing en masse, du growth-hacking ?

A ses débuts, l’automatisation de l’envoi d’email ressemble certainement à du growth-hacking. Les premiers qui ont été capables d’envoyer des emails commerciaux personnalisés alors que la majorité peinait à envoyer quelques emails en mode copier-coller, tenaient un avantage concurrentiel majeur pour se faire connaître.

Je cite l’email car on voit immédiatement le côté obscur de la Force qui menace le Growth-hacker : oui, l’automatisation débridée peut mener au spam sous différentes formes. D’où une éthique personnelle à forger et des règlementations à respecter.

De plus en plus de scripts, robots et logiciels

Le growth-hacking implique souvent l’utilisation d’outils. Robots, scripts, logiciels de collecte ou de capture d’info… l’arsenal disponible s’étoffe chaque jour.

Ils permettent de tester, expérimenter. Ils flirtent avec certaines limites. Avec des scripts conçus pour Linkedin ou Facebook, on peut tomber dans le spamming social ou le non-respect des conditions d’utilisation de la plateforme.

Avec en corollaire, le risque d’être banni, d’avoir son compte suspendu ou de voir sa réputation écornée si on use d’astuces peu avouables. Par exemple, des marques et des sites ayant utilisé des scripts d’acquisition de followers Twitter ont pu voir leur compte bloqué temporairement ou définitivement. De son côté, Google a régulièrement pénalisé des sites faisant appel à des techniques de référencement SEO agressives.

Le Growth-hacking est donc, finalement, une discipline où la technologie, l’éthique, la psychologie se percutent en faisant des étincelles.

Parlons-en !

C’est un sujet passionnant, alors discutons-en lors de l’atelier Growth-Hacking au Social Selling Forum le 2 décembre 2016 chez Oracle.